Comment Binah.ai mesure la pression artérielle et les données santé ?

Analyser votre santé chez vous à partir d’une application mobile. Impossible ?

Et bien détrompez-vous, c’est le créneau d’une entreprise israélienne : Binah.ai. La promesse de son service ? “Health. Care. Anywhere”*. Du lourd donc. 

*Santé. Soin. Partout.

Comment ça fonctionne ?​

En lançant l’application à partir de votre téléphone, le service vous propose de capturer 40 secondes de vidéo de votre doux minois. C’est à partir de cette vidéo de votre visage qu’un certain nombre de données de santé vont être analysées par…. L’IA (elle est partout).

L’application est tellement fiable et bien réalisée que le service est intégré dans les systèmes d’autres entreprises et a gagné de nombreux prix. Binah.ai peut se réjouir de quelques partenariats assez impressionnants avec de grands acteurs du secteur des assurances comme Generali (Europe), Sompo (Japon) ou encore Momentum (Canada).
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Une application en amélioration continue.

Chaque année l’entreprise fait évoluer le service pour le rendre toujours plus performant. L’ajout de fonctionnalités plus précises est l’une des raisons pour lesquelles nous aimons autant le travail de Binah.ai. On vous fait une petite liste non exhaustive.

Jusqu’à présent il est possible de détecter 8 mesures différentes :

  • La fréquence cardiaque
  • La variabilité de la fréquence cardiaque
  • Les risques de maladies cardiovasculaires
  • La tension artérielle
  • La fréquence respiratoire
  • La saturation en oxygène dans le sang
  • Le niveau de stress
  • L’estimation de l’âge

Cette année Binah.ai a ajouté la mesure de la pression artérielle ce qui est une vraie révolution.

Pour effectuer la prise de ce type de mesures sans l’application de Binah.ai, il faut se déplacer à l’hôpital ou chez le médecin. Généralement, une prise de sang est nécessaire, ce qui reste assez contraignant. On passe donc un cap important du parcours patient. Et ce n’est pas nous qui le disons, c’est le PDG de Binah.ai :

« C'est une étape importante pour les soins de santé et le bien-être en général ainsi que pour Binah.ai [...] En utilisant un appareil que les gens possèdent déjà, les individus, les prestataires de soins et les payeurs peuvent désormais avoir un accès facile, fréquent, du creux de la main ou à distance, aux données de santé en temps réel pour mieux prendre soin d'eux-mêmes et fournir des soins de meilleure qualité et plus rapidement. pour les autres, n'importe où, n'importe quand, plus rapidement et à moindre coût.”

Notez qu’il est possible de faire un scan même lorsqu’il n’y a pas de réseau. Donc si vous êtes perdus en plein Larzac, pas de souci de ce côté. Ouf. Simplement, les résultats ne seront pas enregistrés dans l’historique des mesures. 

Le bémol de 2022.

Un seul bémol, la fonctionnalité de mesure de la pression artérielle n’a pas encore été approuvée par la FDA (Food and Drug Administration). Des essais cliniques plus approfondis sont en cours, ce qui suscite beaucoup de critiques.

Un rituel auquel Binah.ai est rompu, puisque c’est à peu près le même cérémonial à chaque mise en ligne d’une nouvelle fonctionnalité. Le cycle : nouvelle fonctionnalité > ça râle > l’IA fait ses preuves > La FDA approuve la mesure > on se concentre sur la suite, suit la roadmap technique de l’entreprise. Soit une fois par an. A peu près.

Nous ici, on a notre avis là-dessus. N’oublions pas que l’histoire se déroule aux Etats-Unis où la santé est un marché. Rendre les patients autonomes pourrait représenter un manque à gagner et ça, ça fait un peu grincer. Ce n’est que notre avis :).

Néanmoins, les utilisateurs de l’application sont prévenus et peuvent dores et déjà l’utiliser. À vos avis.

L’avis impartial du Lab 303.

Nous, on aime beaucoup Binah.ai (c’est tout… Non, on déconne).
On a croisé l’entreprise à plusieurs reprises sur leur stand au CES, où nous avons eu l’occasion d’échanger avec eux.

On aime :

  1. leur régularité à proposer de nouvelles fonctions sur l’application (ce qui montre une certaine maîtrise côté gestion de projet. Les cycles d’itération sont courts).
  2. leur vision à long terme portée par une volonté à voir plus loin constamment (via une stratégie d’innovation qui se base aussi bien sur de la veille que sur du prototypage).
  3. leur interprétation et vision du Home Doctor qui se base sur une approche holistique de l’individu et sur un service personnalisé.

On aime moins :

  1. les risques d’utilisations abusives de cette technologie par les assureurs, qui avec un questionnaire par téléphone, va déjà un petit peu trop loin**.
  2. le fait de laisser ce type de système en libre-service au regard de l’usager et que le contrôle médical soit fait à partir des constats d’étonnement de l’IA (les reds flags).
    La dérive pourrait être que l’utilisateur ait trop foi en son application et commence à gérer son parcours de soin qu’en fonction des recommandations du système. Si le système n’envoie pas de “red flag”, ça ne veut pas dire qu’il y en a pas puisque le système ne contrôle pas tout.
  3. le Home Doctor ne remplace pas le médecin traitant. Si le message marketing n’est pas clair, une confusion pourrait être faite par des utilisateurs.

**(On vous fait une parenthèse pour vous raconter cette anecdote. En ce moment, on est sur des questions de protection sociale au Lab 303. Donc on décide de souscrire à une prévoyance santé. L’assureur nous fait son questionnaire pour établir le devis. Avec Samantha, nous ne passons pas par le même assureur. Samantha fait son questionnaire et l’assureur commence à poser des questions super étranges par rapport à l’usage de drogues éventuelles alors que cette info est juste invérifiable… C’est pour ce genre de raisons qu’être pisté sur une longue période peut-être bizarre. Et si le système confond les effets de la drogue avec le rhume des foins de Sam ? Quels impacts sur sa couverture ?…)