Une nouvelle expérience immersive a fait du bruit lors d’un match des Nets. Cette technologie a un énorme potentiel d’usage.
L’évènement se déroule au U.S. Le week-end du 15 janvier 2022, un match de basket est programmé entre les Nets de Brooklyn et les New-Orleans Pélicans.
Un match comme les autres à la différence près que les spectateurs pourront le regarder de chez eux, sur une rediffusion à 360°. Cela est rendu possible grâce à une technologie de diffusion du match qui repose sur de la réalité virtuelle et à une technologie 3D volumétrique appelée Voxel. Les Nets sont les seuls à proposer ce type de technologie : le Netaverse.
Le Netaverse repose sur la technologie Voxel. Focus.
En 2018, au CES de Las Vegas, la keynote présentée par Intel annonce une révolution technologique et oriente ses uses cases vers le monde des arts et du sport. Le fabricant propose d’utiliser la donnée générée par les caméras haute définition pour apporter aux spectateurs des fonctionnalités jamais vues.
Avec cette technologie, il est possible de transformer une image plate (2D) en image volumétrique (3D). Avec ça il est possible de contrôler le contenu.
Pour mener cette révolution à bien, Intel utilise une autre technologie, plus ancienne cette fois : le Voxel.
Voxel, c’est la contraction de “volumetric pixel”, un pixel en 3D. À l’origine, on trouve cette technologie plutôt dans le monde du jeu vidéo (sur les rendus de paysages surtout, ici).
Dans sa keynote du CES 2018, l’ex CEO d’Intel, Brian Krzanich précise que ces caméras sont capables d’ajouter du volume et de la profondeur à un flux vidéo traditionnel (en 2D, donc plat, vous l’avez ?). Les pixels prennent alors un volume et une profondeur, un peu comme un jeu de cubes en bois pour vous donner une image simple.
Ces caméras sont capables de transmettre une vidéo volumétrique sans intervention humaine particulière.
Imaginez donc que n’importe quelle vidéo ou image 2D pourrait être retravaillée pour devenir un plan en 3D. Avec toutes les caractéristiques que permettent la 3D (se déplacer dans le plan, gérer l’angle de la caméra,…).
La 360° degrés dans le sport
Des expériences avec d’autres technologies existent. La réalité virtuelle et la réalité augmentée permettent de casser le concept de 4e mur et augmenter l’immersion en laissant la possibilité aux gens de voir tout autour d’eux. Avec ces expériences il est même possible de choisir son point de vue.
L’expérience restait quand même un peu dénaturée parce qu’il fallait choisir de faire l’action de déplacer l’angle de vue (activer une autre caméra…).
Pour Intel, l’intérêt de la technologie voxel ne réside pas uniquement dans le rendu mais également dans la donnée qu’on peut récupérer et du coup de ce qu’il est possible de faire avec.
En clair, ça veut dire que si on peut récupérer des données sur la profondeur, le volume et quatre faces, alors on peut manipuler ces données.
Ce type d’expérience pousse l’immersion un cran plus loin. Avec une telle technologie, on remet le spectateur au centre de l’expérience puisqu’il peut contrôler son point de vue mais aussi se déplacer dans la scène comme il le souhaite. Juste en s’y rendant de façon numérique.
Ce n’est pas le seul avantage. Il ne faut aucun matériel spécifique pour profiter de l’expérience et on impose aucune scénographie au public. Techniquement, il y a de nouvelles possibilités, les caméras ne gênent pas la scène et elles ne figurent plus dans le champ des joueurs. Finalement les caméras fonctionnent plutôt selon une logique de triangulation plutôt que selon une logique de point du vue. Un vrai renouvellement pour les sports.
De Netaverse au Métaverse, il n’y a qu’une lettre.
Mais que concoctent les Nets ? L’équipe est la seule à utiliser cette technologie à ce jour. Et pour bien le souligner, ce nom : Netaverse.
Ça vous fait penser à quelque chose non ? C’est normal ce nom est le fruit de la contraction du nom de l’équipe “Nets” et du suffixe “verse” de Métaverse. Le fameux buzz word !
Tout ça nous met tout de suite sur la piste des univers alternatifs persistants. Alors est-ce qu’on doit y voir une volonté de la part des Nets de prendre une longueur d’avance sur les mondes futurs ? Est-ce qu’on regardera la NBA et d’autres sports comme cela à l’avenir ?
Ce qui est certain, c’est qu’on est pas encore prêts pour le live puisque ce type de technologies est gourmande en bande passante. Un problème qui pourrait bien se voir réglé à l’ère de la 5G et de la souveraineté du Cloud Européen toute proche.
Le mot du Lab 303
Même si la technologie n’est pas encore totalement au point, on a quand même un rendu supérieur aux jeux vidéos de sports. Les mouvements des joueurs sont fluides mais on ressent quand même le manque d’émotions. Est-ce qu’il manque la frénésie du public ? Ou est-ce que ce sont les petits détails pas très fidèles au rendu qui nous chagrinent ? On ne sait pas vraiment. De notre retour sur expérience, nous n’avions pas totalement l’impression d’être physiquement au match. C’est mieux mais il manque toujours un petit quelque chose.
Le sel de la vie peut-être ?
En attendant, si cette expérience reste super pour les spectateurs, les arbitres et les entraîneurs, elle le sera un peu moins pour les joueurs sur le terrain. Chacun de leurs faits et gestes pourront être analysés. Plus d’excuses donc pour la passe manquée à la 48e minute, alors que je peux me mettre à la place du joueur n°10 et constater que Michel, le n°2 se démarque très bien sur le terrain.
On y voit un super intérêt pour un autre sujet autour de la VAR pour le football notamment. Ce type de techno pourrait être très pratique pour les arbitres. Couplé à une IA, elle pourrait même le remplacer sur le terrain. Sorry guys.
Au Lab 303, on imagine les intérêts sur d’autres secteurs comme celui des séries et du cinéma. Une seule prise suffit pour extraire tous les plans et tous les angles possibles. Un outil qui pourrait largement faciliter la prise de vue et le montage. Comme cette expérience d’Intel tournée dans un immense hangar avec cette technologie.
Rédaction : Samantha Donovan – 
Contributeur : Thomas Gayet
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