Meta, l’entreprise de Mark Zuckerberg prépare l’avenir et compte s’imposer comme un acteur important du Web3
On ne vous présente plus Meta, l’empire de Mark Zuckerberg, PDG des incontournables services Facebook, Instagram, Whatsapp et consorts… Son changement de nom radical le 28 octobre dernier (de Facebook à Meta si vous étiez absents de la planète ces derniers mois) montre une vraie volonté de la part de la firme de s’engager dans le futur des internets. D’ailleurs on se demandait, on dit quoi maintenant ? Les GAMAs ? C’est si futuriste.
Lors de la conférence du 23 février dernier, Marc Zuckerberg nous a fait une démonstration du “comment” construire l’internet 3, avec sa conférence : “Inside the Lab: Building for the Metaverse With AI”. On vous propose un décryptage.

Meta, le Métaverse, les enjeux.
Meta travaille sur un grand nombre de technologies, on les savait précurseurs sur de la réalité virtuelle ou la réalité augmentée (bien sanctuarisé avec le rachat d’Oculus en 2017).
Leur crédo, c’est d’investir toutes les technologies de rupture qui ont le potentiel de transformer en profondeur le monde de demain. C’est assez attendu, compte tenu de cela, qu’ils s’investissent à fond dans la version 3.0 de l’internet. Aujourd’hui cette nouvelle version est largement représentée par le Métaverse.
Le Métaverse est une vision radicalement différente du futur, en ce sens qu’il propose un accès complet à des mondes numériques persistants. Dans ces mondes numériques, la conception du business est complètement différente de l’internet d’aujourd’hui (qu’on appelle le web 2.0). La façon dont on consomme, achète et vend va changer. La manière avec laquelle on interagit avec lui aussi. On ira plus sur internet, mais dans internet, pour vous proposer une image simplifiée. Dans ce contexte, rien ne doit entraver l’expérience partagée.
Nous ne savons pas très bien comment le web 3.0 va s’organiser à date parce qu’il y a une vraie question autour du “qui”. Le modèle actuel est basé sur quelques grands acteurs hégémoniques à travers lesquels on accède à des parties d’internet. Une autre approche du web 3.0 voudrait que ce nouvel internet soit plus décentralisé. Comprenez, qu’on aimerait que ce soit autre chose que 4 géants qui décident du modèle d’affaire et imposent leur façon de vendre vos données personnelles en monétisant votre attention.
Étant donné que le Métaverse représente un grand enjeu, Meta se positionne dessus puisqu’il a la puissance et l’ambition pour que ça ne se fasse pas sans lui.
Meta fait son focus sur l’IA.
Certaines technologies sont mises en avant comme étant à la base du Métaverse. Nous avons parlé de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. Il y a aussi la technologie Blockchain et ses fameux NFTs ou Bitcoin. Mais il y a une technologie bien connue qui sera très importante pour les intéractions ou l’efficacité des expériences de demain : l’Intelligence Artificielle.
L’Intelligence Artificielle (ou AI in english) est une technique de programmation basée sur des algorithmes. L’approche scientifique à date est très orientée vers la compréhension du monde humain par la machine. C’est-à-dire, qu’on va tenter de reproduire le fonctionnement des organes et du cerveau avec des algorithmes écrits à base de code par des programmeurs. Avec ces algorithmes, on est capables de faire de la reconnaissance d’image, de la prédiction basée sur de l’analyse de données, du traitement du langage naturel ou encore de la représentation de connaissances… Mais ces secteurs de recherche, très complexes, sont confrontés à beaucoup de problèmes qui rendent la quête assez difficile.
Mark Zuckerberg explique qu’une partie de l’équipe de son laboratoire de recherche et développement est dédiée à l’Intelligence Artificielle. Tout l’objet de cette conférence est d’expliquer les missions de ces équipes. Et tout le sujet de cet article est de vous les retranscrire.
Une conférence pour dévoiler la roadmap AI de Meta.
Dès son introduction (exactement à 5:30 de la conférence), Marc Zuckerberg, introduit les grands chantiers de recherche de son équipe.
Son intention est claire, Meta compte lever les blocages posés par la technologie aujourd’hui pour fluidifier l’expérience proposée par le Metaverse demain. Je dois pouvoir sentir ce que je vis, je dois pouvoir le partager et réellement produire l’émotion.
Voici les 3 challenges sur lesquels Meta va travailler ces prochaines années :
1- Comprendre n’importe quel langue à la volée.
Le projet No Language Left Behind, tente de lever la barrière de la langue grâce à de la traduction temps réel de plus de 100 langues.
🤓 Vous pourrez toujours utiliser Duolingo pour apprendre le Valérien.
Un seul modèle pour les gouverner toutes (les langues), c’est l’objectif que devra atteindre ce super algorithme. Basé sur l’apprentissage et la reconnaissance des caractères de 100 langages différents. C’est un travail énorme en perspective et je n’ai pas réussi à comprendre si la première étape du projet intégrerait des alphabets particuliers. Comme ce pauvre Sanskrit qui fait toujours office de dernier traité dans ce type de projets.
2- Parler au Métaverse pour créer des trucs.
Le projet Builder Bot permettrait à n’importe quel individu capable de produire des sons de parler à un assistant Bot. Le bot représenterait à partir de ses connaissances, la commande passée vocalement par l’humain.
L’un des cas d’usage présenté concerne la création d’un univers dans le métaverse.
Ce qui m’intéresse particulièrement ici, ce sont les nouveaux modèles d’interfaces vocales que l’on va imaginer pour rendre cela fonctionnel.
Pour vous donner une idée des possibles ici et vous projeter sur ce qu’on peut faire à date, lisez notre article sur Open IA ici (ou regardez juste les images).
3- Créer une nouvelle génération d’assistants.
Le projet CAIRaoke, permettra aux assistants vocaux de mieux comprendre le contexte de l’utilisateur.
Il s’agit ici de changer d’approche scientifique. Au lieu de demander à la machine de comprendre le monde physique, on va entraîner des IA à voir le monde comme nous le voyons. Le monde numérique de demain sera changeant. Les usages devraient démocratiser notre navigation naturelle entre le réel et le virtuel. L’apprentissage de la machine doit évoluer vers cette logique.
L’ordinateur s’adapte déjà à ce que nous faisons, pour Meta, cette tendance devrait se généraliser et s’accentuer dans le futur. Tout se passera depuis notre propre perspective. Il faut développer de nouveaux modèles pour fluidifier les échanges entre l’humain et la machine.
Ici, on retrouve un discours qui a été pas mal tenu avec la réalité augmentée. Une couche d’informations numériques viendra en surcouche de notre perception.
Mais, Père Castor, notre perception est-elle réelle dans le virtuel ? Vous avez 3 heures.

Le mot du Lab 303
Étant personnellement très critique sur les actions de Marc Zuckerberg dans ses activités précédentes, j’ai tendance à me méfier de ses effets d’annonces. En regardant la conférence, je suis surprise d’entendre à plusieurs moments le mot “inclusion”. Je trouve ça bien que ces nouveaux services et univers se fassent avec cette valeur comme partie intégrante de leur ADN. Je reste encore un peu sur la réserve face au discours marketing vs. la mise en œuvre réelle. Qui vont-ils inclure ? Quid de la variété des différences qui composent le genre humain (on parle de la voix mais si on en a pas, jusqu’où iront-ils ?) ?
Et puis, quand on me dit AI, mon esprit pense automatiquement éthique (on a eu plein d’exemples de dérives, poke Lee Luda). Je n’ai pas trouvé de traces d’un discours allant dans ce sens durant les presque 2h30 de conférence.
Et du coup, je me pose une question. Nous avons une bonne idée des dérives existantes dans notre internet aujourd’hui. Faire avancer la recherche, c’est bien mais qu’est-il prévu pour rendre l’internet / métaverse / web3 plus sécurisé demain ? Allons-nous, traîner les mêmes problématiques sociales (harcèlement, discours haineux, (remplacez par ce que vous voulez)shaming…) dans l’internet du futur ?
Vastes questions.
En revanche, si vous voulez mieux comprendre les projets décrits dans cet article. Que l’approche scientifique vous intéresse. Je vous recommande vivement de regarder la rediffusion. C’est instructif, très clair et assez varié (en termes de genre des intervenants et de médiums).
Meta a clairement la puissance pour faire avancer la recherche et les résultats pourraient faire avancer des questions sociales. L’avenir nous dira si ces résultats seront au rendez-vous et si en cas, ils seront accessibles (financièrement surtout).
Rédaction : Samantha Donovan –
Contributeur : Thomas Gayet

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