Taxes sur le numérique : La Gafasphère contre-attaque (Luke, aide nous…) – (1/2)

La France annonce la création d’une taxe sur les services numériques. Le sujet ? Imposer une taxe spécifique en France aux géants du net.
Le gouvernement fait la chasse aux déclarations fiscales light, Google par exemple paye 9% d’impôts environ en France quand d’autres sociétés, elles, s’acquittent d’un impôt qui peut aller jusqu’à 23 %.
Nous sommes face à un problème de fiscalité, d’équité et d’équilibre commercial. Sans soutien particulier de l’Europe, l’hexagone taxe à partir de maintenant le chiffre d’affaires des sociétés de services numériques à 3% mais se retrouve un peu seul dans son action. C’est à partir de là que les choses se gâtent, Donal Trump, le président made in US, réagit radicalement en taxant les vins français. Amazon renchérit en décidant de répercuter la taxe sur les marchands français présents sur le site.


Qu’est-ce que ça veut dire ? Et bien, qu’il va falloir récupérer le manque à gagner de cette taxe quelque part, vous l’avez ?

Il s’agira pour le marchand français présent sur le marketplace Amazon soit de baisser son profit soit d’augmenter les prix pour l’acheteur. Pour être claire, de façon mécanique, que ce soit les sociétés ou les consommateurs de toute façon, ce sont les français qui vont payer.
Fin août, au moment du rassemblement du G7, la France aura toutes ses cartes à jouer pour convaincre d’autres pays de l’UE à ouvrir le débat et tenter de passer cette initiative sur une plus grande échelle, européenne cette fois.

Achetez ailleurs.

On entend partout que le problème peut être réglé au niveau du consommateur, que la solution serait que les français boycottent ce système de distribution de ventes, que nous allions acheter ailleurs. Hum… Pas sûre que ce soit la meilleure réponse, d’autant plus que Google ne s’est pas encore manifesté. Des plateformes comme Critéo ou Rakuten qui seront elles aussi concernées vont certainement s’inspirer de leurs confrères pour mettre en place des mesures similaires. Tâche d’huile à l’horizon ?
On se rappelle de la tentative de loi de 1994 pour empêcher la livraison de livres achetés sur du marketplace. Dorénavant, vous paierez la livraison 1 centime : Amazon 1 – Gouvernement 0.
Pour l’heure de toute façon, l’utilisateur ira acheter sur les plateformes anglaises ou allemandes.

L’effet domino

Une telle mesure appliquée dans un contexte concurrentiel si particulier, quasi hégémonique, ne nécessiterait-elle pas une stratégie de l’anticipation un peu plus poussée de la part de l’Etat ? Face à une nouvelle taxe, des réactions étaient à prévoir. Partir sur un tel projet sans alliés ne nous mettrait-il pas dans une difficulté plus que certaine ? Internet ne s’arrête pas aux frontières de la France, ici, il nous faut l’Europe.
En Irlande et en Croatie, ces sociétés ont des traitements de faveurs, il est entendu que dans ce contexte, remettre les règles à plat n’est pas au goût de tout le monde.

La technologie impacte les sociétés, ces questions seront de plus en plus centrales à l’avenir. L’Europe est un vrai enjeu sur ces sujets dans les prochaines années, c’est le seul moyen que nous ayons pour rééquilibrer la balance de la règle du jeu des internets.

On en reparle à la rentrée ?