WID n°2102

Le Weekly Innovation Digest, c’est la sélection hebdomadaire des actualités tech & innovantes qui nous ont interpellés : MuZero la derniere IA de DeepMind, Plenty et ses fermes verticales, et les procès des GAFAs.

DeepMind MuZero, pas de règle, pas de problèmes !

Les anglais de DeepMind sont spécialisés dans l’intelligence artificielle. La start-up rachetée en 2014 par Google fait couler pas mal d’encre en 2017 avec un algorithme qui envoie au tapis le champion du monde du jeu de go, un jeu de stratégie chinois, le plus vieux du monde me dit-on dans l’oreillette.

L’objectif de ce projet est double, DeepMind cherche un modèle d’IA qui apprend et comprend rapidement son environnement pour lui permettre de prendre des décisions en fonction. On vous fait la rétrospective de l’aventure vite fait,  avant de parler de la version qui nous intéresse : MuZero.

AlphaGo se base sur des données : les règles du jeu de go et les données de parties jouées par des humains. Cette version est capable de définir des stratégies basées sur les meilleures pratiques. 

AlphaGo Zero est plus performant que AlphaGo. On ne lui donne accès qu’aux règles du jeu. Pour parfaire sa stratégie, elle joue contre elle-même. Grâce au Machine Learning en 40 jours, cette nouvelle IA a battu l’IA précédente.

AlphaZero a sensiblement le même fonctionnement que l’IA précédente mais connaît les règles de 2 jeux supplémentaires : le jeu du Shogi et les Échecs.

Jusqu’à arriver à MuZero, la version la plus récente. 

Un article parut  dans le journal Nature, une revue de presse scientifique américaine nous dévoile une approche totalement différente. On ne donne aucune donnée de contexte au programme, pas de règles, pas d’expérience. Le modèle doit comprendre et apprendre tout seul. Donc c’est comme si on vous collait devant un jeu inconnu et que vous deviez compter sur vos propres ressources pour comprendre ce qu’on attend de vous et comment le tout fonctionne.

Et du coup, on ouvre le champ des possibles puisque MuZero peut jouer à des jeux vidéo Atari. Pour les moins de 30 ans qui nous lisent, il s’agit de l’ancêtre de la PlayStation 5. Imaginez, un jeu où il est impossible d’enregistrer votre progression. Bienvenue dans nos enfances les amis.

C’est une avancée remarquable pour la recherche autour des algorithmes généralistes. La capacité à planifier est un trait prédominant de l’espèce humaine puisque c’est elle qui nous pousse à trouver des solutions à nos problèmes ou qui nous permet de prendre des décisions pour anticiper le futur. 

DeepMind l’illustre bien avec cet exemple :“savoir qu’un parapluie vous protège des gouttes d’eau est plus utile que de modéliser la structure des gouttes d’eau dans l’air”. 

MuZero finit par prendre en compte tous les aspects de l’environnement de jeu, en évaluant par lui-même si c’est important ou non. 

Nous entrons dans un volet de l’histoire de la machine ou l’IA est capable de construire des stratégies, une activité de l’esprit donc. Le monde réel est imprévisible, c’est la pagaille et il ne peut pas être classifié. Nous ne vivons pas à l’intérieur les internets voyez-vous. MuZero réussit à planifier de façon efficace même lorsque le contexte est aléatoire et complexe. 

Il semble qu’on suive à la lettre la version du robot selon le célèbre auteur de science-fiction Isaac Asimov selon laquelle : “Un robot n’est pas tout à fait une machine. Un robot est une machine fabriquée pour imiter de son mieux l’être Humain.” 

A l’avenir ce type de programme pourrait nous aider à répondre aux grandes questions de l’humanité, genre, comment fonctionne le cerveau ou quelle langue parlent les synapses. Belle ironie.

Peut-être qu’il va falloir donner un peu de détail en entrée finalement à commencer par des lois de la robotique :  “Un robot ne doit pas porter atteinte à un être humain…” , tirée des lois du robot selon… Isaac Asimov tient.

On dit ça, on dit rien.

Les Fermes Verticales

On avait vraiment envie de parler des fermes verticales.

Alors déjà c’est quoi une ferme verticale ?

L’idée c’est de cultiver des quantités significatives de produits alimentaires dans des tours, parois ou structures verticales, de manière à produire plus sur une faible emprise au sol.

En gros, plutôt que d’avoir un immense champ à cultiver, on réduit la surface au sol et on va aller travailler sur la hauteur. Comme si on manquait de place. Ce qui, en termes de ressources alimentaires, commence à être vrai. 

Plenty, est une startup technico-agricole de San Francisco qui construit des fermes verticales à climat contrôlé qui sont si prometteuses qu’elles ont reçu 400 millions de dollars de financement de l’ancien président de Google Eric Schmidt, de Jeff Bezos d’Amazon et de SoftBank.

L’IA surveille les schémas de croissance et ajuste constamment les facteurs environnementaux tels que la température, l’eau et la lumière pour assurer une production toujours plus efficace et économique de sorte que les aliments sont cultivés dans des conditions optimales 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. 

L’eau est recyclée, et l’eau évaporée est récupérée, ce qui fait qu’il n’y a pratiquement pas de déchets. L’opération est si efficace qu’elle utilise 99 % de terre et 95 % d’eau en moins que les exploitations agricoles traditionnelles. C’est aussi performant puisque ces rangées de plantes suspendues produisent 470 fois plus de nourriture par m2. Les cultures sont sans OGM et n’utilisent ni pesticides ni herbicides.

Plenty va bientôt approvisionner plus de 400 magasins en Californie avec ses produits. L’entreprise affirme que ses emballages sont spécialement conçus pour conserver les produits frais plus longtemps et qu’ils sont recyclables à 100 %.

À une époque où les chaînes de production alimentaire ont été perturbées par une pandémie, des incendies et des ouragans, l’approche de Plenty va certainement jouer un rôle clé pour assurer la stabilité future de la chaîne alimentaire.

L’agriculture verticale « libère l’agriculture des contraintes du temps, des saisons, du temps, de la distance, des parasites, des catastrophes naturelles et du climat ».

Les procès des GAFAs

En 2021 les géants de la tech vont devoir répondre aux offensives juridiques et politiques menées contre eux de tous les côtés.

Trois systèmes économiques, mais une volonté commune qui est apparue en 2020 et qui se confirmera en 2021 : la mise au pas des géants du monde numérique dont la puissance est sortie renforcée des confinements mondiaux.

USA : 5 plaintes antitrust ont été déposé contre Google et Facebook

  • Plainte du Département de la justice et 11 États américains accusent Google d’avoir maintenu de façon illégale un monopole dans la recherche en ligne grâce à des accords passés avec des fabricants de smartphones dont Apple.
  • Plainte de 38 états américains qui accuse Google de favoriser ses services dans ses résultats de recherche au détriment de ceux des concurrents.
  • Plainte de 10 états américain accuse Google d’avoir imposé de façon déloyale ses outils dans la publicité en ligne
  • Plainte de 48 états américain & FTC, accuse Facebook pour abus de position dominante notamment pour le rachat d’Instagram, acquis pour 1 milliard de dollars en 2012, et WhatsApp, racheté en 2014 pour 22 milliards de dollars.

Europe : la commission européenne a dévoilé le 15 décembre 2020 le Digital Markets Act, un projet de régulation des grandes plateformes numériques.

Interdiction de favoriser ses propres services ou d’utiliser les données de ses clients, obligation de permettre la migration vers des concurrents, voire de partager certaines données.

La commission européenne a aussi lancé en plusieurs enquêtes sur :

  • Amazon, soupçonné de tirer profit des données des vendeurs qui utilisent son site.
  • Amazon, soupçonné de favoriser ses offres et celles des vendeurs tiers qui utilisent ses services.
  • Apple, sur son magasin d’applications mobiles.
  • Apple, sur son système de paiement mobile.

La Chine vient de lancer une enquête sur les pratiques monopolistiques d’Alibaba, le numéro un mondial du e-commerce, après avoir bloqué quelques semaines plus tôt l’introduction en Bourse d’Ant Group, la branche financière de cet empire, consacrée à la distribution de crédits et assurances en ligne et qui assure la fonction de porte-monnaie électronique de centaines de millions de Chinois.

Après avoir fait plusieurs critiques publiques sur le fonctionnement de l’économie chinoise, Jack Ma, le fondateur d’Alibaba a disparu des radars, et depuis, tous les médias du monde entier s’affolent.

Une filiale du groupe a vu son entrée en bourse être totalement bloquée par le gouvernement. Finalement, la nationalisation d’Alibaba est sur la table. On est pas dans le même exercice de style dans la république populaire de Chine. 

Aujourd’hui, c’est Alibaba dans le viseur : mais d’autres groupes comme Baidu, JD.com, Tencent, Xiaomi pourraient aussi découvrir l’interventionnisme de Beijing s’ils dérivent trop. Et c’est pas fini, les forces en actions vont avoir des impacts, chez nous et aux US.

Maintenant qu’on rédige le discours du président sur un ordinateur Microsoft ou Apple, probablement dans un document Drive et qu’on va aller vérifier qu’on a bien accordé le temps sur Google avant de se rendre compte qu’on a plus de papier dans l’imprimante et qu’on commande vite fait un ramette sur Amazon, on voit bien où est le souci.

Nous on se demande simplement, si l’orientation du débat est le bon et quel impact tout ceci va vraiment avoir sur la concurrence (sauf en Chine, visiblement, tout ce qui est plus puissant que l’état lui appartient) ?

On voudrait pas jouer les mauvais esprits mais on a vu dans des documents très officiels (genre les accords en cours du Brexit) des recommandations d’emploi de logiciel un peu LOL genre Mozilla Mail et Netscape Communicator ….qui n’existent plus depuis 20 ans.

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